Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vous trouverez ci-aprés et en téléchargement un communiqué de presse national intersyndical.



       Nous  vivons  actuellement  une  crise  financière  d'une  ampleur  inédite  et  nous  ne  pouvons ignorer  la  crise  économique  qui  s'annonce  et  ses  inévitables  conséquences  sociales.
 Cette situation rend caduques bon nombre d'analyses et oblige à réorienter la politique publique. 
 Dans  la  période  de  récession  sévère  qui  nous  attend,  les  valeurs  de  l'intérêt  général  et  du service public auxquelles la population est attachée doivent l'emporter sur l'appât du gain et la satisfaction des intérêts de quelques-uns.  
Les moyens mobilisés  pour  sauver  le  système  bancaire,  360 milliards  dont  40  en  dépenses immédiates  infirment  la  théorie d'un état en quasi-faillite même si cette somme vient encore alourdir la dette publique.  
La  nécessité  d'amortir  le  choc  financier  par  une  politique  de  relance  et  de  soutien  à  la consommation légitime la revendication d'une action publique forte.  Pourtant  le Ministre  du  budget,  des  comptes  publics  et  de  la  fonction  publique  continue  à mettre au pain sec et à l'eau claire les services publics et leurs personnels, il persévère dans sa politique de destruction massive des emplois ; il remet en cause le champ des services publics dépendant de l'Etat et met à mal les finances des collectivités territoriales.  
 Quand  le  chômage  s'envole,  peut-on  accepter  que  l'Etat  « dégraisse » massivement  sans  se soucier d'aggraver  les difficultés  sur  le marché de  l'emploi. Et  sans  s'interroger  sur  l'impact que ces suppressions d'emplois auront sur la qualité du service public ? 
 Alors que l'INSEE vient de confirmer que l'accès aux services publics - principalement ceux de l'éducation, de la santé et du logement social - est un vecteur essentiel dans la réduction des inégalités,  peut-on  admettre  une  Révision Générale  des  Politiques  Publiques  conduite  à  la hussarde,  qui  vise  principalement  à  réduire  drastiquement  les  missions  de  la  Fonction publique ? 
 La  crise  touche  l'économie dite « réelle »,  la  récession est désormais  indiscutable,  la hausse des  prix  entrave  depuis  cet  été  la  consommation.
Mais  le Ministre  s'installe  dans  le  refus d'ouvrir une véritable négociation salariale et programme sur trois ans de nouvelles pertes de pouvoir d'achat pour les personnels de la fonction publique.  
Quand  l'inflation galope et  franchit  la barrière des 3 %, peut-on s'en  tenir à une progression d'à peine 0,5 % de la valeur du point d'indice ? Quand la consommation s'effondre, peut-on se permettre de négliger  le  levier que constituent  les  salaires d'environ 5 millions d'agents des services publics ?    

 Comment  dans  un  tel  contexte  refuser  d'investir  dans  les  services  publics  qui  sont  pour  un pays comme le nôtre autant d'éléments d'attractivité ? 
 Ce  ne  sont  pas  là  des  intérêts  égoïstes !  Ce  ne  sont  pas  des  revendications  de  «  nantis  » totalement ignorants de la crise et prêts en toute insouciance à laisser porter à leurs enfants le poids d'une dette qu'ils auraient contribué à alourdir !
   Nous  affirmons  au  contraire  que  cette  période  de  crise  va  exiger  une  relance  de  la consommation  qui  passe  par  des  augmentations  salariales ;  que  l'envolée  du  chômage  rend nécessaire de développer l'emploi public pour assurer l'efficacité des services publics et pour combattre  la précarité ; que  le ralentissement de  l'activité économique  impose d'investir dans un secteur public rénové et porteur de justice sociale et de développer la présence des services publics dans les territoires.  Nous appelons le gouvernement à prendre la mesure des besoins et des attentes et à faire des choix à la hauteur des enjeux de la période.   Nous refusons de nouveaux sacrifices, dont la première victime est la population toute entière.
  Nous réitérons notre exigence de négociation qui permette d'avancer véritablement.   Nous sommes décidés à soutenir et à développer les mobilisations qui se multiplient dans les services publics autour des questions de salaires, d'emplois, de  restructurations, et à prendre nos responsabilités pour les faire converger, dès le début 2009, si le gouvernement ne répond pas.  Ce sont là les demandes raisonnables et légitimes de salariés soucieux de la qualité du service public et de  son avenir. Nous appelons  le gouvernement à prendre  la mesure des besoins et des attentes et à faire des choix à la hauteur des enjeux de la période. 

 Paris, le 9 décembre 2008   

Document téléchargable ici 
Tag(s) : #Actions